Le zoom grand-angle modéré comme « polyvalent ».

Publié le : 26 avril 202313 mins de lecture

On est (à quelques exceptions près) des utilisateurs typiques de focales fixes et on utilise rarement des zooms (à l’exception des objectifs super grand-angle). On aime simplement l’intensité lumineuse des focales fixes, à la fois en raison des réserves d’exposition et de la liberté de création en matière de conception de la profondeur de champ.

On est bien sûr conscient qu’il existe des zooms qui égalent ou au moins s’approchent de la qualité et de la vitesse des focales fixes. D’autre part, ces objectifs sont généralement très chers, grands et lourds.

Récemment, cependant, de tout nouveaux zooms sont apparus sur le marché avec des plages de focales inhabituelles et une vitesse élevée, ce qui a éveillé notre curiosité. On a donc demandé à SIGMA si on pouvait tester le nouveau SIGMA 24-35mm F2 DG HSM | Art.

Comment on est tombé sur ce zoom ?

En fait, c’est assez simple : on aime utiliser un grand angle, mais on trouve toujours que notre propre 12-24 mm de SIGMA est trop grand angle pour nous (ce qui est dans la nature des choses) et que le EF 24-70/2.8 II de Canon est franchement trop cher pour nous.

Finalement, on s′est aussi rendu compte qu’on a plusieurs focales fixes dans cette gamme de focales relativement petite (24/2.8 – 28/1.8 – 30/2.8 – 35/1.4 et 2.8), qui sont aussi utilisées régulièrement. À cet égard, cette plage de focales ne nous semble plus si inhabituelle.

Pour faire court : on a trouvé cet objectif si intéressant qu’on a voulu l’examiner de plus près. Et on voudrait partager nos impressions avec vous. Notre objectif n’est pas de remplacer le test classique de l’objectif pour obtenir au final 93,2 points sur 100, mais de rendre compte de son fonctionnement dans la pratique.

Quelques mots sur la technologie

Pesant un peu moins d’un kilo, cet objectif tient confortablement dans la main et, comme on peut l’attendre de la série Art, il présente une finition lisse de très haute qualité. Il ne possède pas de stabilisateur d’image, ce qui me semble inutile dans cette gamme de focales, d’autant plus qu’une ouverture de départ de f/2 offre beaucoup de réserves lorsque la lumière est rare.

Les neuf lames d’ouverture permettent d’obtenir un joli bokeh et, en tant que DG, il convient à la fois aux formats APS-C et 35 mm, ce qui est actuellement un véritable argument de vente unique à cette vitesse. Avec un prix de vente conseillé de 1 149 € et un prix de vente actuel de moins de 900 €, l’investissement nécessaire reste raisonnable.

Application pratique

On a utilisé cet objectif dans diverses situations :

Ce qu’on a photographié avec, comment on l’a fait et pourquoi, on voudrait vous le présenter dans les sections suivantes.

Portrait

En format 35 mm, l’objectif a un angle de vue d’environ 84 – 63 degrés et est donc déjà très large pour le portrait classique. On l’a donc utilisé sur un APS-C (EOS 7D II), où il couvre la gamme de la longueur focale normale avec des angles de vue d’environ 57 – 42 degrés (50mm sur 35mm a un angle de vue d’environ 47 degrés).

A ce stade, quelques explications sur les données de tournage : La situation de l’éclairage n’était pas aussi exaltante. De grandes fenêtres avec une lumière d’hiver terne et en plus un éclairage artificiel pas particulièrement lumineux, mais malheureusement très jaune et des murs très lumineux (malheureusement aussi un peu jaunâtres).

Cette lumière mixte est difficile à contrôler, même avec le format RAW, et constitue le plus souvent un compromis. En raison de la luminosité des murs, on a augmenté la correction d’exposition de 1 EV. Dans la photo de gauche, le modèle était en mouvement, de sorte que 1/125 sec. était déjà la limite inférieure et on a donc dû augmenter considérablement l’ISO.

Il n’y avait aucun mouvement sur la photo de droite. Allongé sur le sol, les bras en l’air, on a donc pu tenir 1/25 sec, à cette focale. Avec les deux sujets, il est clairement visible qu’en raison de la distance entre le sujet et l’appareil photo et entre le sujet et l’arrière-plan, pratiquement aucun flou n’est possible malgré f/2. La profondeur de champ est tout simplement trop grande.

Comme vous pouvez le constater sur les photos, il faut définir le terme portrait de manière un peu plus large avec cette focale, même sur APS-C, c’est-à-dire moins en termes de portrait facial pur et plus en termes de représentation d’une personne. Pour les portraits qui se concentrent sur le visage, les longueurs focales comprises entre 85 et 135 mm sont plus appropriées.

En comparant les photos de plus près : la photo qui a été prise sans flash, fait que les ombres sur le visage sont un peu problématiques. Dans d′autres photos, le flash a été utilisé, mais en mode priorité ouverture, ce qui signifie que le flash ne fait qu’éclairer et ne constitue pas la lumière principale. Sur d′autres, le flash était alors la lumière principale, facilement reconnaissable par les ombres portées plutôt dures, qui ne peuvent être évitées qu’en utilisant des boîtes à lumière ou des accessoires similaires.

On a utilisé une ouverture de f/2 presque partout. L’avantage est que l’on a pu maintenir l’ISO dans certaines limites en cas de faible luminosité. On n’a pratiquement pas remarqué de distorsion (qui deviendrait rapidement perceptible avec les structures murales). La plage de distances focales a permis d’obtenir une distance de travail confortable par rapport au modèle.

Architecture

Le terme « architecture » est peut-être un peu exagéré pour les photos qu’on va vous montrer. Ce n’était tout simplement pas le temps qu’on avait espéré. Mais la météo n’a pas vraiment joué un rôle majeur dans nos plans. Bien sûr, certaines des photos suivantes auraient eu un plus bel effet avec un ciel bleu, la lumière du soleil et des couleurs riches, mais c’était suffisant pour la comparaison.

Notre objectif était de découvrir l’étendue de la plage de distances focales dans la pratique. Dans les zones urbaines, on a souvent trouvé que 10 – 20 mm est souvent beaucoup trop d’angle de vue et déforme beaucoup.

Mais on sait, pour avoir travaillé avec des focales fixes entre 20 et 40 mm, qu’il n’est pas si rare qu’il ne s’adapte pas d’une manière ou d’une autre. Soit on n’arrive pas à s’éloigner suffisamment du sujet parce qu’un mur ou une rue me gêne. Ou bien on ne peut pas s’approcher suffisamment pour remplir le format sans recadrer par la suite. Un zoom pourrait m’éviter de changer d’objectif.

Pour vous donner une idée de l’importance de la différence entre le 24 et le 35 mm, on a prit quelques photos comparatives. Certains sont toujours prises avec un 24 mm, la d′autres toujours avec un 35 mm (c’est pourquoi on n’a pas indiqué la longueur focale dans les EXIFs). On a utilisé un appareil photo au format 35 mm (EOS 5D III).

La différence entre le 24 et le 35 mm est nette, mais pas excessive. Elle est suffisante pour compenser les petits obstacles qui se présentent pour le choix du site (donc exactement le but que je recherchais). Sinon, les lignes sont apparues agréablement droites et sans distorsion.

D’un point de vue purement photographique, il est intéressant pour vous de regarder les vitesses d’obturation et la façon dont elles changent lorsque vous zoomez, même si la situation d’éclairage est restée constante pendant tout ce temps. Il résulte des différentes parties du ciel dans la photo. En utilisant la mesure multi-champs, une correction n’a pas été nécessaire car la caméra a reconnu la situation de (contre-)lumière sur la base des champs de mise au point et a donc simplement surexposé le ciel.

Paysage

L’hiver et les paysages, alors encore sans neige, pluvieux et maussades, ne sont certainement pas des conditions idéales pour prendre de belles photos de nature. Nous vous montrerons que c’est possible dans un prochain article. Cependant, le sujet ici n’est pas le paysage au sens de belles photos, mais de savoir si l’angle de vue du SIGMA 24-35mm F2 DG HSM | Art est suffisant pour capturer la profondeur spatiale d’un paysage. Cela ne nécessite ni neige, ni verdure, ni soleil.

On ne pense pas avoir besoin de faire beaucoup de commentaires ici. Les exemples devraient parler d’eux-mêmes et montrer que cet objectif est vraiment bon pour les paysages.

Ici aussi, bien sûr, quelques commentaires sur les paramètres photographiques et la présentation. On a baissé un peu le volume pour les photos afin d’obtenir une profondeur de champ continue. F/4.5 est tout à fait suffisant dans cette plage de focales et représente un bon compromis entre profondeur de champ et rendement lumineux.

On a converti les deux premières photos en noir et blanc parce qu’il n’y avait pratiquement pas de couleurs dans la photo de toute façon et que la décoloration donne à la photo un caractère graphique supplémentaire. Il n’y avait qu’un seul endroit pour cette photo, on a donc utilisé le zoom et on a pu recadrer la photo sans quitter mon emplacement. Personnellement, on préfère la deuxième photo en raison du recadrage.

Dans la deuxième rangée, c’est l’inverse : ici, on trouve la première photo avec le 24 mm plus belle. Dans ce cas, d’ailleurs, on a laissé les couleurs dans l’image (on les a même un peu rehaussées en utilisant un style d’image vivant). On pense que les lichens colorés sur la pierre donnent à l’image un joli contraste avec l’environnement plutôt terne et sans couleur.

Pour conclure cette section, permettez-nous de vous donner un exemple de profondeur de champ. C’est vrai : les grands angles ont une grande profondeur de champ. Cependant, vous pouvez également concevoir la netteté dans la gamme grand angle. Ci-dessus, vous pouvez voir un exemple où on a essayé d’utiliser le flou comme outil de conception.

La photo a été prise pour notre article d’hiver. L’objectif était de mettre de la couleur dans un paysage plutôt morne. On pense qu’on a réussi. Grâce à l’ouverture du diaphragme et à la proximité de l’épi de maïs, on a également pu produire un magnifique gradient de netteté qui, en plus de la couleur, concentre également l’œil sur l’épi. Sans la grande ouverture de départ de f/2, un gradient de netteté aussi intense n’aurait pas été possible.

Nuit et lumière disponible

On va garder cette section la plus courte. Le but n’est pas de vous enseigner la photographie de nuit ou l’utilisation de la lumière disponible, mais simplement de vérifier comment on se débrouille avec la combinaison et la longueur focale dans une lumière plutôt faible.

Quelle est la meilleure façon de faire quelque chose comme ça ? C’est simple : vous prenez quelques photos dans cette situation et vous voyez ce qui en ressort au final.

Norbert le jour de son anniversaire éclairé par une lumière artificielle (d’où les tons plutôt chauds). On a utilisé ici la priorité à l’ouverture (A ou Av) et en plus l’ISO automatique, en donnant à la caméra une vitesse d’obturation minimale de 1/30 sec avant que l’ISO puisse être augmenté (par la caméra).

Dans ce réglage, le temps est prolongé à une ouverture donnée jusqu’à ce que 1/30 sec. soit atteint et ce n’est qu’alors que l’ISO est réglé à un niveau élevé. Tous les appareils photo ne disposent pas de ce paramètre, mais si l’ISO automatique est possible, l’appareil photo sélectionne toujours une vitesse d’obturation minimale correspondant à la longueur focale.

L’ISO 1250 est encore tout à fait acceptable, l’avantage d’environ 2 à 3 diaphragmes par rapport aux autres zooms de cette gamme améliore clairement la qualité de l’image (en ce qui concerne le bruit).

A la fin de cet article, deux photos qui ont été prises devant notre « salle de réunion » du soir. Lorsque on été à Cologne, Norbert et nous réfléchissont à de nouveaux sujets pour l’école de photographie.

La situation montre l’éclairage normal des rues d’une grande ville au milieu de la nuit. L’ISO est resté inférieur à 3 200 et la vitesse d’obturation telle qu’il était encore possible de travailler à main levée. Pour nous, c’était le résultat souhaité, car on sait maintenant qu’on peut se passer d’un trépied dans de telles situations et obtenir quand même la qualité dont on a besoin.

Conclusion

Notre but était de le découvrir : Comment se comporte en pratique un objectif de la gamme de focales et de la vitesse du SIGMA 24-35 F2 DG HSM | Art ? On était moins préoccupé par la performance de la netteté pure (qui est excellente, comme d’habitude avec les séries Art et Sports) ou la vitesse de l’AF (un facteur plutôt peu important pour les objectifs grands angles), mais plutôt par l’adéquation à une utilisation quotidienne « en déplacement ».

Chaque fois que cela s’avère utile, on a inclut des références photographiques et expliqué les données de prise de vue. On espère ainsi que chacun pourra en retirer quelque chose.

Est-ce que c’est un « always on » pour nous ? On ne voudrait pas aller si loin. Mais pour une promenade photographique à travers la nature et la ville, c’est absolument un « Sehroftdrauf ».

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